« Noire n’est pas mon métier », ouvrage collectif initié par Aïssa Maïga.

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Le 16 mai 2018 sur les marches du Festival de Cannes, seize actrices noires dansent et chantent à tue-tête sur “Diamonds” de Rihanna sous le regard fier et bienveillant de la chanteuse Khadja Nin, membre du jury. Nadège Beausson-Diagne, Mata Gabin, Mïmouna Gueye, Eye Haïdara, Rachel Khan, Aïssa Maïga, Sara Martins, Sabine Pokora, Firmine Richard, Sonia Rolland, Magaajyia Silberfeld, Shirley Souagnon, Assa Sylla, Karidja Touré et France Zobda. Elles étaient toutes là. Belles et flamboyantes. Cette sororité était belle à voir. Cette image forte a marqué les esprits et a suscité l’intérêt même en dehors des frontières françaises. La présence de ces seize femmes noires à cet évènement était symbolique et politique. Elles étaient venues pour faire passer un message au monde du cinéma : Elles ont en marre d’être cantonnées à des rôles stéréotypées en raison de la couleur de peau. Elles veulent que seuls leurs talents d’actrices et de comédiennes soient reconnus. Elles veulent que les écrans de télévision et de cinéma et les scènes de théâtre reflètent la diversité de la société française. Lire la suite »

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« Vous avez dit féministe? » de Ndèye Fatou Kane

 

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Ndèye Fatou Kane (que je surnommerais NFK pour la suite de l’article pour plus de facilité lol ) est une auteure et blogueuse sénégalaise dont j’ai découvert le travail en 2015. A travers son blog, « Ce que j’ai dans la tête », j’ai été séduite par sa plume, son amour de la littérature africaine ainsi que par son esprit critique. En effet, NFK a un style direct et ne mâche pas ses mots pour dénoncer les maux de la société sénégalaise et du continent, tout cela avec honnêteté et répartie. C’est pour cela que lorsque j’ai appris qu’elle sortait un essai sur le féminisme intitulé « Vous avez dit féministe ? », j’ai été très enthousiaste pour deux raisons. Lire la suite »

Témoignage de Betty Codjie sur le repassage des seins : « C’est tout à fait normal pour une fille d’avoir des seins alors l’en priver ou freiner le développement de ceux ci c’est un peu comme lui demander de renier sa nature. »

 

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Il y a quelques semaines, j’ai posté sur ma page Facebook une vidéo d’une jeune femme victime du repassage des seins. Le repassage des seins est une pratique qui consiste à utiliser des objets chauffés ou non pour masser , scarifier ou bander les seins des jeunes filles en vue de les empêcher de croître ou de les faire disparaître. Cette opération a pour but de faire disparaître la poitrine naissante des filles afin d’éviter qu’elles attirent le regard des hommes et ainsi éviter des grossesses précoces. Répandu principalement au Cameroun (où une femme sur dix en est victime) mais également dans d’autres pays africains tels que la Guinée-Bissau, le Tchad et en Guinée, le repassage des seins a de nombreuses conséquences physiques et psychologiques. En effet, de nombreux femmes ayant été victimes de cette pratique souffrent de mastodynites (douleurs mammaires), de kystes, d’infections, d’abcès et également de déformation mammaire qui entraîne une chute précoce des seins. Le cancer du sein pourrait également être une conséquence du repassage des seins car même le lien de causalité n’a pas pu être incontestablement établi, il a été constaté que de nombreuses victimes souffraient par la suite de la maladie.

Donc suite au partage de cette vidéo, j’ai reçu quelques commentaires dont un qui m’a particulièrement touché laissé par Betty Codjie, qui expliquait qu’elle avait vécu également cette expérience et que le traumatisme avait été profond. J’ai ensuite discuté avec elle en inbox et je lui ai proposé de témoigner sur mon blog pour partager son expérience pour sensibiliser sur cette pratique, ce qu’elle a accepté de faire.Lire la suite »

Interview de Dolores Bakèla, co-fondatrice de l’Afro et du Fraîches Women Festival : “La diversité, ce sont déjà les vies, les parcours d’afrodescendant.e.s en France, acceptons les nuances, montrons-les et célébrons-les, elles sont précieuses!”

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Il y a quelques mois, j’ai pu faire connaissance avec Dolores Bakèla pour la première fois lors d’un évènement à Paris. Je la connaissais déjà à travers son travail sur L’Afro, média qu’elle a cofondé avec Adiaratou Diarassouba en 2015 pour mettre en lumière les expériences des afrodescendant.e.s. Quelques semaines après, lorsque j’ai appris via les réseaux sociaux qu’elle co-organisait le Fraîches Women Festival, j’ai été très enthousiaste car ce type d’évènement participe à créer des espaces de parole, de discussions et d’échanges pour les femmes autour de thématiques importantes qui les concernent directement.

Pour cette raison, j’ai voulu interroger Dolores pour qu’elle nous parle d’une part de son parcours et du média qu’elle a cofondé et d’autre part de l’organisation du festival et de l’importance qu’il revêt dans le contexte actuel.Lire la suite »

Les femmes de Nder, résistantes sénégalaises à la traite négrière arabo-musulmane.

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En novembre 2017, le monde a découvert avec horreur et stupéfaction les images d’un marché d’esclaves noirs en Libye. Les conséquences d’une guerre, la déstabilisation d’un état et la responsabilité des nations occidentales dans ce chaos ont été invoqués comme arguments pou tenter de comprendre l’horreur de la situation.  Bien qu’on ne peut écarter ces éléments, on ne peut mettre de côté le facteur historique qui sous-tend cet évènement tragique. En effet, un marché d’esclaves dans cette partie du monde n’est pas un hasard. Durant treize siècles, les pays du Maghreb et de la péninsule arabique ont pratiqué la traite négrière faisant plus de dix-sept millions de victimes en Afrique subsaharienne. Lire la suite »

« Volcaniques. Une anthologie du plaisir » ouvrage collectif sous la direction de Léonora Miano

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Le sexe. Le plaisir féminin. La jouissance. Des thématiques qui restent généralement absentes dans la littérature africaine et afrodescendante francophone. Léonora Miano a remédié à cela en réunissant onze autres autrices du continent et des diasporas noires pour explorer la sexualité féminine selon leur perspective. Les douze nouvelles de Léonora Miano, Hemley Boum, Nafissatou Dia Doiuf, Marie Dô, Nathalie Etoke, Gilda Gonfier, Axelle Jah Njiké, Fabienne Kanor, Gaëm Octavia, Gisèle Pineau, Silex et Elizabeth Tchoungui narrent des expériences de femmes noires avec leur sexualité et permettent d’aborder des thèmes tels que l’érotisme, le plaisir solitaire, l’homosexualité féminine, la découverte de son corps et des ses parties intimes, la sensualité, les fantasmes, les premiers émois sexuels, la soumission,etc…Lire la suite »