Une fois n’est pas coutume, en cette début d’année 2017 j’ai décidé de dresser la liste des 10 femmes noires qui m’ont inspiré tout au long de l’année 2016. L’an dernier, je m’étais livré à cet exercice avec beaucoup d’enthousiasme car cela m’avait permis de faire une rétrospective des temps forts de l’année et de constater qu’il était important de mettre en lumière les réussites et les accomplissements des femmes noires, en particulier dans un monde qui les invisibilisent et les silencient. Pour ces raisons, j’ai décidé de réitérer l’expérience en dressant à nouveau un classement des 10 femmes, qui par leurs parcours, accomplissements et réussites, m’ont inspiré tout au long de l’année 2016.
- Michelle Obama
Le 20 janvier prochain, Michelle Obama ne sera plus First Lady. Celle qui fut la première First Lady afro -américaine aura marqué de son empreinte la fonction par sa grâce, son aura et son charisme pendant ses huit années à la Maison Blanche.
Connue pour ses engagements en faveur des femmes et des enfants, ce sont ses talents d’oratrice qui auront marqué cette année 2016. Grand soutien d’Hillary Clinton durant la campagne présidentielle américaine, elle lui vola la vedette avec un discours à la convention démocrate à Philadelphie qui fit sensation. Avec son célèbre « when they go low, we go high », elle aura galvanisé les foules et insufflé une note d’espoir dans une campagne à l’ambiance délétère. Devant sa prestance et son éloquence, certains ont même envisagé sa candidature aux élections présidentielles américaines de 2020. Michelle présidente ? Pourquoi pas ? Bien que l’intéressée ait démenti toute ambition présidentielle, l’idée est séduisante à plusieurs niveaux…
Néanmoins, ces années à la Maison Blanche ne furent pas de tout repos pour Michelle Obama. Confrontée régulièrement à des propos racistes et sexistes, elle a toujours su faire face à ses détracteurs avec intelligence et répartie comme lors de sa dernière interview à la Maison Blanche avec Oprah où elle s’exprimait sur le fait d’avoir été qualifiée à plusieurs reprises d’ « angry black woman ».
La première First Lady noire de l’Histoire des Etats-Unis est un symbole fort pour de nombreuses femmes noires. Sa détermination et sa pugnacité qui lui ont permis de transcender les discriminations liées à son sexe, sa couleur de peau et sa condition sociale pour accéder à une fonction de prestige forcent le respect. De plus, elle est également un rôle modèle pour des millions petites filles noires qui prennent conscience qu’aucune limite, aucune barrière ne peuvent se dresser sur le chemin de leurs rêves et leurs aspirations et qu’elles ne doivent jamais se sentir prisonnières de leur sexe et de leur couleur de peau. Pour cela, je n’ai qu’une chose à dire : Merci Michelle !
- Fadumo Dayib
Fadumo Dayib est rentrée dans l’histoire de son pays en devenant la première femme candidate à l’élection présidentielle en Somalie. Née dans un camp de réfugiés au Keyna, Fadumo Dayib et sa famille furent renvoyés dans leur pays d’origine, la Somalie, qu’ils furent obligés de fuire ensuite pour la Finlande pour des raisons de sécurité. Illettrée jusuq’à l’âge de 14 ans, elle est aujourd’hui titulaire de trois maîtrises en santé publique et en développement international. Sa candidature à l’élection présidentielle avait suscité beaucoup d’enthousiasme d’une part, et d’autre part de l’agacement de la part de ses détracteurs. En effet, ces derniers considéraient qu’une femme issue de la diaspora ne pouvait prétendre à la fonction suprême. En outre, ses engagements en faveur des droits des femmes et de la lutte contre la corruption généralisée dans le pays, ont également fait grincer des dents.
Bien qu’elle ait décidé ce 10 décembre dernier de retirer sa candidature, cette dernière aura levé le voile sur les problématiques de genre dans son pays et aura permis à de nombreuses femmes somaliennes et africaines de réaliser que leur genre ne les exclut en aucun de la sphère politique et qu’elles ont un rôle important à y jouer.Son courage et sa pugnacité face à l’adversité sont à saluer ainsi que sa détermination et sa résilience dans les épreuves qu’elle a dû affronter.
En espérant que sa vie politique ne s’achève pas de manière définitive, il y a fort à parier que nous entendrons à nouveau parler de Fadumo Dayib dans les prochaines années. C’est tout le mal que je lui souhaite….
- Les lycéennes sud-africaines de Pretoria
Les lycéennes du prestigieux établissement Pretoria High School For Girls en Afrique du Sud ont démontré par leur bravoure et leur courage qu’il est important de se mobiliser contres toute forme d’injustice. En effet, ces jeunes filles se sont insurgées contre le règlement d’ordre intérieur de leur école interdisant aux élèves noires le port des cheveux naturels. Face à cette injustice, les lycéennes décidèrent de se mobiliser avec une pétition demandant le retrait du règlement qui récolta plus de 25.000 signatures. Cette affaire suscita tant l’indignation au niveau national que les autorités de la ville se sont saisi du dossier et une pétition rassemblant plus de 25.000 signatures pour demander le retrait du règlement fut signée.
En outre, l’affaire devint également rapidement virale sur les réseaux sociaux avec le hashtag #StopRacismAtPretoriaGirlsHigh qui fut relayé par des milliers d’internautes. Leur mobilisation porta ses fruits et l’établissement scolaire finit par retirer la mesure incriminée dans le règlement d’ordre intérieur.
Cette affaire démontre d’une part, que vingt-deux ans après la fin de l’apartheid, le racisme reste encore présent en Afrique du Sud et d’autre part que le cheveu crépu revêt un caractère politique. Celui-ci reste ostracisé et stigmatisé et les femmes noires qui portent leurs cheveux naturels sont l’objet de discriminations et d’oppressions en raison de leur choix de ne pas se conformer aux diktats de beauté eurocentrés.
Le combat des lycéennes sud-africaines force le respect et l’admiration. En dépit de leur jeune âge, elles n’ont pas eu peur de se dresser contre les autorités de leur école afin de valoir leurs droits élémentaires. Elles sont une réelle source d’inspiration pour les jeunes filles noires afin qu’elles prennent leur destin en main et réalisent qu’ ”aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années.”
- Ilhan Omar
L’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis fut une onde de choc terrible pour le monde entier. L’Amérique, en l’élisant à la fonction suprême en dépit de ses propos racistes et sexistes et ses nombreux mensonges et propos orduriers, a montré son visage le plus sombre et le plus inquiétant. Toutefois, ces élections qui avaient également pour but de renouveller la Chambre des représentants et le Sénat ont réservé de belles surprises. En effet, de nombreuses femmes noires ont été élues dans l’une des deux chambres dont Ilhan Omar.
Ilhan Omar est la première femme musulmane d’origine somalienne à être élue à la Chambre des représentants. Née en Somalie en 1982, elle arrive aux États-Unis à l’âge de douze ans après avoir vécu durant quatre ans dans un camp de réfugiés au Kenya. Diplômée en sciences politiques, Ilhan Omar succombe rapidement au virus de la politique et commence à militer au parti démocrate.
L’éléction d’Ilhan Omar est un symbole fort d’ouverture et de tolérance compte tenu du contexte de l’élection présidentielle où le candidat Trump n’a eu de cesse de tenir des propos injurieux sur les minorités ethniques et religieuses. Il semblerait qu’Ilhan Omar ait conscience de l’enjeu de son élection car fraîchemment élue, la femme politique a promis d’être durant son mandat la voix des musulmans et s’est engagée à œuvrer pour les jeunes et les femmes de l’Afrique de l’est. C’est également signe d’espoir pour de nombreuses femmes musulmanes qui se voient refuser l’accès à l’éducation et au monde du travail en raison de leur choix vestimentaire.
L’Amérique est capable du meilleur comme du pire. C’est cette ambivalence qui rend ce pays si particulier et si fascinant. Bien que l’élection d’Ilhan Omar est un signal positif en faveur de l’inclusion des minorités ethniques et religieuses dans la sphère politique, il est important que la jeune femme ne soit pas l’arbre qui cache la forêt des nombreuses discriminations subies par les femmes noires et musulmanes.
En espérant qu’Ilhan Omar ne soit que la première d’une longue liste de femmes noires à s’impliquer en politique, je ne peux que me réjouir de son élection en lui souhaitant beaucoup de succès pour la réalisation de ses engagements.
- Beyoncé
Beyoncé aura définitivement marqué l’année 2016! Son album visuel Lemonade a créé l’évènement avec une diffusion suivie par des millions de téléspectateurs sur la chaîne HBO. Ce projet conceptuel, « basé sur l’expérience de chaque femme vers sa connaissance intime et sa guérison », est sans aucun doute l’album le plus abouti et le plus intime de la chanteuse. D’ailleurs lors de sa sortie, j’avais rédigé un article à ce sujet en décryptant les textes et les visuels de l’album et en expliquant de quelle manière celui-ci était un témoignage poignant et bouleversant sur les vécus et les expériences des femmes noires en Amérique.
L’album fut acclamé par la critique et gagna de nombreux de prix notamment aux MTV Vidéo Awards, entre autres. Lemonade a également été nommé album de l’année par de nombreuses publications telles que Rolling Stones, Billboard, New-York Times, ect…
De plus, la tournée de l’album « The Formation Tour » a engendré des millions de dollars et a été classé parmi les tournées les plus rentables de l’année 2016.
Par ailleurs, Beyoncé aura également fait sensation avec sa prestation au SuperBowl. Inspiré de Michael Jackson et des Black Panthers, ce show aura démontré le côté militant de la chanteuse qui avait auparavant publiquement soutenu le mouvement #BlackLivesMatter. Cependant, cette prestation fit grincer les dents d’une partie de l’Amérique blanche qui, semblerait-il, n’ont guère apprécié de voir une Beyoncé plus engagée. A cet effet, le skecth de Saturday Night Live qui parodie la réaction des Blancs à la sortie de la vidéo Formation démontre parfaitement le malaise et le choc qu’ont suscité chez une partie de la population américaine les prises de position de la chanteuse.
Comme à son habitude, Beyoncé aura créé la surprise et l’excitation autour de Lemonade qui est un album iconique qui marquera sa carrière. Ses engagements et prises de positions auront suscité la polémique et la controverse mais ils auront mis en exergue la difficulté pour l’Amérique blanche de voir une chanteuse qu’ils adulaient autrefois affirmer sa fierté d’être noire. En voulant se départir de son image lisse et consensuelle, Beyoncé aura pris le risque d’aliéner une partie de son public mais elle aura démontré par cette démarche l’importance de défendre ses opinions et de s’insurger contre les injustices raciales.
On ne doute pas que Beyoncé saura comme toujours marquer à sa manière l’année 2017…
5.Thuli Mandonsela
Son nom ne vous dit peut-être rien mais Thuli Madonsela est la première femme à avoir été désignée “Personne de l’année” par le magazine Forbes Africa en 2016. Ancienne médiatrice de la République en Afrique du Sud, elle a été choisie par les votants du magazine pour son combat contre la corruption et l’impunité dans son pays. En effet, Thuli Madonsela fut à l’origine d’un des scandales politiques les plus importants de l’histoire du pays, le nkandlagate dans lequel le président Jacob Zuma fut accusé d’avoir utilisé de l’argent public pour la rénovation de sa résidence privée. En raison de son implication dans cette affaire, elle fut l’objet d’intimidations et de menaces de mort.
Récipiendaire de plus de quarante distinctions nationales et internationales pour son travail, Thuli Madonsela n’a jamais cédé aux pressions et a toujours fait preuve de probité et d’intégrité dans l’exercice de ses fonctions.
En octobre 2016, Thuli Madonsela a passé le flambeau à Busisiwe Mkhwabane. Durant les sept années de son mandat, elle aura su donner un nouveau souffle à la fonction, axer son travail sur la défense des intérêts de ses compatriotes face aux dérives des autorités publiques et fait trembler plus d’un homme politique.
La lutte contre la corruption et le détournement des fonds publics est un réel défi dans les démocraties africaines. Cette kleptocratie généralisée au vu et su de tous avait fini par provoquer sur le continent de l’indifférence de la part de citoyens désabusés par le système politique et leurs dirigeants. C’est pour cela que le travail accompli par Thuli Madonsela est admirable car elle a su démontrer qu’il importait de dénoncer et de punir les actes de corruption mais également de faire preuve de courage et résistance face aux obstacles et détracteurs dans sa quête de vérité et de transparence. Thuli Madonsela laisse derrière un héritage important et j’ose espérer que sa successeure saura s’en inspirer et continuera le travail déjà accompli.
- Khoudia Diop
Si vous êtes comme moi, très connectée aux réseaux sociaux, vous n’avez pas pu passer à côté de ce visage! Il s’agit de Khoudia Diop, mannequin sénégalais de 19 ans, qui a illuminé la toile en 2016!
Moquée par ses camarades durant son enfance qui la surnommaient “fille de la nuit” en raison de son teint foncé, Khoudia a réussi à faire de ce qui semblait être un “handicap” un atout et s’est lancé dans le mannequinat. La jeune fille qui vit entre Paris, Dakar et New-York, travaille depuis deux ans pour l’agence The Colored Inc., qui a pour objectif de promouvoir et valoriser la diversité des femmes.
Celle qui se fait appeler “Melanin Goddess”est devenue une réelle sensation sur les réseaux sociaux. Pour preuve, son compte Instagram du même nom compte à présent plus de 368.000 abonnés. Un véritable exploit pour celle qui était inconnue du grand public il y a à peine un an! Le succès de Khoudia Diop est du au fait que sa beauté défie les standards de beauté eurocentrés. Dans une société coloriste qui invisibilise les femmes noires à la peau foncée et qui érige en modèles de beauté des femmes noires à la peau claire, la jeune fille est une véritable bouffée d’air frais! Comme Alek Wek ou Lupita Nyong’o il y a quelques années, Khoudia Diop est devenue un véritable symbole d’estime de soi pour de nombreuses femmes à la peau noire.
Le colorisme est un fléau qui touche de manière profonde les communautés africaines et afrodescendantes. Conséquence de siècles d’oppressions, il a de graves conséquences tant au niveau psychologique, physique que sanitaire et impacte l’estime de soi de nombreuses femmes noires. C’est pour cette raison qu’il est important que des femmes à la peau noire puissent avoir des rôles modèles tels que Khoudia Diop auxquels s’identifier.
Le succès de Khoudia Diop démontre que les choses changent lentement mais sûrement. Il reste encore beaucoup de chemin à faire pour parvenir à déconstruire les représentations aliénantes héritées de l’esclavage et de la colonisation chez les populations afrodescendantes. Néanmoins, gardons espoir et réjouissons-nous du succès de cette belle jeune fille espérant qu’il y aura bientôt de nombreuses femmes qui pourront, comme elle, défier les codes esthétiques eurocentrés.
- Issa Rae
L’année 2016 fut celle de la reconaissance pour Issa Rae. Avec la série “Insecure”, elle est devenue la première femme noire à écrire, produire, à jouer et à réaliser un show sur la chaîne HBO. Inspirée de sa web série “The Mis-adventures of The Akward Black Girls”, Insecure raconte l’histoire d’une jeune femme noire ordinaire et ses tribulations sentimentales et professionnelles. A travers la série, de nombreuses thématiques sont abordées telles que le racisme, le sexisme,le célibat, ect..
La particularité de cette série est qu’elle raconte le vécu d’une femme noire (prénommée également Issa) par une femme noire. Si vous me lisez depuis longtemps, vous savez l’importance que j’attache à la question de la réappropriation des modes de narration par les femmes noires. C’est la cas ici car Issa Rae, en s’inspirant de sa propre vie, met en scène des personnages féminins noirs réalistes qui brisent les stéréotypes longtemps véhiculés sur les femmes noires. Dans cette perspective, le travail d’Issa Rae est à saluer car il s’inscrit dans une démarche d’autodétermination et d’émancipation.
La série “Insecure” fut un réel succès tant chez le public qu’au niveau des critiques. Tous ont souligné la fraîcheur du jeu d’Issa Rae ainsi que la qualité du scénario très réaliste. D’ailleurs, le succès de la série fut tel qu’une deuxième saison fut annoncée avant même la fin de la première!
Je suis impatiente de revoir Issa et son acolyte Molly dans de prochains épisodes. Pour en savoir plus sur la série Insecure et l’importance de cette série dans la représentation des femmes noires, je vous invite cet excellent article de Kidjiworld.
- Solange Knowles
“Don’t touch my hair. When it’s the feelings I wear. Don’t touch my soul. When it’s the rhythm I know…” Ces paroles sont celles de la chanson “Don’t touch my hair” issu de l’album “A seat at the table”de Solange Knowles. Cet opus sorti le 5 octobre 2016 est un des albums les plus importants de l’année 2016 autant pour sa qualité musicale que pour la contenu fort des textes qui le composent. En effet, Solange Knowles nous a livré un album engagé qui traite de la question raciale aux Etats-Unis. Il aborde des thèmes tels que la ségrégation (“Dad was Mad”), le self-care (“Boderline : An Ode to Self-Care” ), les micro-agressions (“Don’t Touch My Hair”), la colère (“Mad”),l’empowerment (“I Got So Much Magic, You Can Have It), ect…
Dans un contexte de brutalités policières et d’injustices raciales aux USA, “A Seat At The Table” a été une véritable libération car Solange Knowles su mettre des mots sur les vécus et expériences des Noirs avec sincérité et réalisme. Cet album se caractérise également par son exclusivité, en effet dans l’interlude “For Us By Us”(inspiré de la ligne de vêtements du même nom) elle affirme sans complexe que cet opus est celui d’une Noire pour les Noirs. Cette prise de position est brave et symbolique dans une société où le fait d’affirmer sa fierté d’être Noir est considéré comme du racisme inversé. Avec cet album, Solange Knowles a prouvé qu’elle était “unapolagetically black”et qu’elle n’avait pas à s’en excuser.
Preuve que sa démarche d’authenticité a marché, l’album s’est hissé à la première place des charts américains dès sa sortie. Une première pour l’artiste qui en est à son quatrième album-
Cet album fut mon préféré de l’année 2016. Je n’ai eu de cesse de l’écouter en boucle pendant des semaines. Sa qualité musicale et les textes forts m’ont énormément touché et m’ont permis d’entamer une réflexion sur mon propre vécu. Selon moi, “A Seat At The Table” n’est pas seulement un album de contestation, c’est un album de guérison, un album cathartique qui permet de guérir des maux engendrés par le racisme et les discriminations subies et de se reconstruire avec force et courage.
L’album se clôt de manière triomphale et glorieuse avec une phrase qui résume à elle seule la force et la puissance de cet album :“Now, we come here as slaves, but we going out as royalty, and able to show that we are truly the chosen ones »
- Simone Biles
Depuis mon enfance, j’ai toujours été une grande fan des Jeux Olympiques. Tous les quatre ans, j’attends cet évèment sportif de grande envergure avec impatience et excitation. En effet, c’est l’occasion de voir de belles performances sportives ainsi que de vibrer avec les athlètes au rythme de leurs victoires ou le cas échéant, de se désoler lorsqu’ils n’atteignent pas leurs objectifs. Malgré les enjeux financiers énormes et le capitalisme qui régissent les JO depuis des années, je fais partie de ceux qui préfèrent se concentrer sur le côté sportif de la compétition et des valeurs de solidarité, d’effort, de travail et de dépassement de soi qu’elle est censée véhiculer.C’est dans doute très utopique de ma part…mais que voulez-vous? Je reste une incorrigible rêveuse…LoL🙂
Trève de blabla…. La number one de ma liste est bien évidemment Simone Biles!!! Je dis bien évidemment car elle a complètement dominé cette année 2016 avec son parcours exceptionnel aux derniers JO au Brésil. La jeune femme de 19 ans a totalement brillé durant les compétitions en remportant quatre médailles d’or et une médaille de bronze en compagnie de son équipe.
Malgré son succès, la vie n’a pas toujours été rose avec Simone Biles. Élevée par une mère toxicomane jusqu’à l’âge de trois ans, Simone et ses frères et sœurs furent ensuite confiés à leurs grands-parents maternels qui les adopteront en quelques années plus tard. La jeune fille s’est pris d’amour pour la gymnastique dès l’âge de six ans et n’a plus jamais arrêté depuis.
Celle qui est considérée désormais comme la plus grande gymnaste de tous les temps a remporté fin décembre 2016 le titre d’athlète féminine de l’année de l’Associated Press. Cette disctinction est amplement méritée au vu des accomplissements de Simone, non seulement aux JO, mais également tout au long de sa carrière sportive.
En effet, elle est la première à détenir dix titres de championne du monde, mais également la seule femme à gagner trois fois de suite le concours général artistique en 2013, 2014 et 2015, en plus d’avoir été la première afro-américaine à remporter cette distinction. De plus, elle a remporté en trois ans quatorze médailles mondiales alors que le précédent record américain de 10 médailles avait été atteint par Alicia Sacramone en sept ans.
Néanmoins, devant le succès fulgurant de la jeune femme, certains médias n’ont pas hésité à la comparer à ses homologues masculins Usain Bolt et Michael Phelps. Devant cette comparaison, elle a rétorqué avec répartie et intelligence : « I’m not the next Usain Bolt or Michael Phelps. I’m the first Simone Biles.” Et toc ! Cette réponse est une manière de déconstruire cette idée sexiste qui consiste à croire que les accomplissements d’une femme sont forcément des prolongements de ceux d’un homme, qui reste la référence.
Le parcours de Simone est exceptionnel! Ce petit bout de femme m’aura fait rêver et vibrer pendant les quize jours des compétitions des JO. J’étais en extase devant sa grâce, son agilité et sa dextérité comme des millions de télespectateurs du monde entier. La réussite de Simone Biles est une source d’inspiration pour chacune d’entre nous. Devant le parcours de Simone Biles, on ne peut qu’être en admiration devant sa capacité à transcender les obstacles qui se sont dressés sur son chemin à un très jeune âge. Elle est un exemple de résilience, de détermination et de pugnacité face à l’adversité.
Nul doute que Simone Biles continuera de nous enchanter et de nous faire rêver avec son talent et son charisme. Pour ma part, j’attends avec impatience en 2020 afin de retrouver cette chère Simone avec l’espoir qu’elle fasse à nouveau chavirer nos cœurs!
Ces dix femmes talentueuses ont été de réelles sources d’inspiration pour moi durant l’année 2016. Leur force, leur résilience et leur capacité à affronter les obstacles leur ont permis de se réaliser pleinement et d’être des rôles modèles pour de nombreuses femmes noires.
L’année 2016 a vu les discours racistes, populistes et xénophobes gagner du terrain dans les opinions publiques occidentales. Les injustices raciales, qui ont toujours été existé, se sont vu beaucoup plus mises en exergue grâce à la force des réseaux sociaux. Dans ce climat délétère, voir ces dix femmes noires réussir dans leurs domaines respectifs et faire fi des stéréotypes liés à leur genre et à leur couleur de peau, fut une grande bouffée d’air frais. Comme je l’ai dit à plusieurs reprises, l’importance de la représentation et des rôles modèles est essentielle pour l’émancipation des femmes noires. Ces dix femmes noires m’ont permis, à leur manière, de garder une once d’espoir dans une société où mon existence est une lutte acharnée quotidienne et que je dois sans cesse me battre pour défier les stéréotypes qui me sont assignés et briser les carcans dans lesquels la société patriarcale et raciste tente de m’enfermer.
Comme dirait l’autre, « tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir » ou encore « l’espoir fait vivre ». Je crois profondément en ces citations car j’ai l’intime conviction que l’espoir doit être le moteur de nos existences afin de nous permettre de lutter pour nos droits et d’affronter les difficultés inhérentes au choix de s’extirper des méandres de la vie. L’espoir est ce qui nous fait tenir debout, avancer dans la tourmente et garder la tête haute face aux humiliations, persécutions ou oppressions que nous pouvons subir.
J’ai de l’espoir, l’espoir qu’un jour les femmes noires ne seront plus reléguées au ban de la société et qu’on ne doive plus compter sur les doigts d’une main celles qui ont réussi à émerger. J’ai l’espoir qu’on doive plus se battre pour justifier nos existences et nos vécus, que nos trajectoires et expériences ne soit plus invisibilisées et marginalisées.
J’ai de l’espoir, j’ai beaucoup d’espoir. Cet espoir me donne la force d’écrire ces mots à cet instant, cet espoir me donne le courage chaque jour d’œuvrer à mon modeste niveau pour les femmes noires. Ce sont ces dix femmes qui me donnent de l’espoir, ces femmes et bien d’autres encore, célèbres ou anonymes qui m’inspirent chaque jour et me donnent l’espoir de faire entendre ma voix.
Enfin, je vous souhaite une excellente année 2017. Que cette nouvelle année soit placée sous le signe du courage, de la détermination, de la résilience… et de l’espoir!